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BIDON Ange

Né et décédé à Fréhel (Côtes d’Armor), 1866-1939. D’origine scandinave par son nom, il est issu d’une longue lignée de marins. Son père naviguait matelot à bord des petits 3-mâts de St Malo effectuant les voyages des mers de Chine. Il fit sur le même navire, trois voyages en 15 ans !
Par nécessité, Ange Bidon abandonna très tôt l’école pour la petite pêche, puis embarqua mousse sur un brick-goélette armé en cabotage. A 16 ans il tomba malade et retourna en classe. Il obtint son certificat d’études à 17 ans, puis guéri, reprit le large.
Exempté de service militaire, son frère aîné étant mort sous le col bleu, il embarque sur un paquebot de la Transat mais sa préférence pour la voile lui fait mettre son sac de matelot sur les voiliers de la Maison Bordes, où ses capitaines l’apprécient et l’incitent à suivre le cours d’hydrographie de St Malo. Aussitôt reçu capitaine au Long Cours en 1895, il embarque comme premier lieutenant sur le 5-mâts FRANCE 1, puis fut promu second capitaine.
Son premier commandement en 1899, fut sur le 3-mâts carré ALMENDRAL, à bord duquel il avait navigué comme matelot 10 ans plus tôt. Mais à la boite à rouille, il préféra les Nantais où il commanda le 3-mâts barque CANROBERT, puis AMIRAL DE CORNULIER, avec lequel il accomplit des voyages sur San Francisco, Madagascar, la Nouvelle Calédonie, et l’Australie.
Il effectua en 1906, sur l’AMIRAL DE CORNULIER la traversée Cherbourg, Port Adélaïde en 80 jours (Voir Picard et ses routiers exposés au musée de la Tour Solidor ).
En février 1908, à bord du 3-mâts carré MARECHAL SUCHET, il appareilla sur lest du Havre pour New York où il prit un chargement de pétrole pour Murorsu (Japon)156 jours de traversée. Ayant la confiance de son armateur, monsieur Eugène Pergeline, celui ci avait embarqué son neveu sur le MARECHAI SUCHET en qualité de passager ; mais ce mauvais garçon de bonne famille fomenta la rébellion au sein de l’équipage. Le jeune Pergeline fut donc débarqué au Japon, et confié par le capitaine Bidon à un commandant des Messageries. Le voyage de retour fut très pénible, maladies et décès, avaries de gouvernail dans le Pacifique, relâche à Valparaiso. Avec le pilote à bord et en remorque, le 18 février 1910, par un coup de vent de N.E. et temps bouché, le navire s’échoua sur un banc à l’entrée de la Tamise, en position dangereuse, l’équipage évacué par le bateau de sauvetage de Ramsgate. Renfloué avec de graves avaries de mâture, le MARECHAL SUCHET arriva à Londres le 24 février 1910.
Déprimé par la mort tragique de sa femme, et par les nombreux incidents de ce voyage de 24 mois, le capitaine Bidon décida d’achever sa navigation comme il l’avait commencée, à la petite pêche, à bord de son canot.
Il occupa des fonctions municipales et prit la défense des intérêts des pensionnés de la caisse des Invalides. Lors de la création de l’Ordre du Mérite Maritime, son nom figure dans la première promotion.
Son fils, capitaine au Long Cours, a navigué à bord du 3-mâts BONCHAMP et de tous les donateurs au Musée des Cap Horniers, a offert le plus grand nombre de pièces souvenirs et 200 ouvrages sur la navigation.